Comment concilier spondylarthrite ankylosante et travail ?
Les personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante vivent avec d’intenses douleurs au niveau du dos et du bassin. Comme toutes les maladies chroniques, elle vient perturber la vie quotidienne des patients. Pratiques sportives réduites, contacts sociaux restreints, fatigue due aux insomnies… Cohabiter avec sa pathologie demande des adaptations. Dans cet article, découvrez nos conseils pour concilier spondylarthrite ankylosante et travail.
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante ?
La spondylarthrite ankylosante est une forme d'arthrite inflammatoire. C'est une maladie auto-immune, c'est-à-dire que le système immunitaire du patient attaque les cellules saines de son corps. Ces inflammations affectent la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques (liaison bassin–colonne vertébrale).
Là où les ligaments et les tendons sont enflammés, les os s’érodent et se reconstruisent. Dans les cas les plus avancés, les vertèbres se soudent entre elles. La colonne vertébrale se rigidifie, entraînant perte de souplesse et douleur, particulièrement dans le bas du dos. C'est ce que l'on nomme « l'ankylose » c'est-à-dire la fusion.
Cette maladie évolutive peut s'étendre aux autres articulations, telles que les chevilles ou les genoux. Les inflammations causées par la spondylarthrite ainsi que la fusion des vertèbres provoquent une souffrance généralisée aux patients. Ces derniers doivent adapter leur mode de vie pour éviter que les douleurs ne prennent le dessus. Il est possible d’allier la spondylarthrite ankylosante avec le travail, la vie sociale ou les activités sportives.
Comment allier spondylarthrite ankylosante et travail ?
Comme de nombreuses maladies auto-immunes, la spondylarthrite ankylosante s’expérimente entre poussées (période active de la maladie) et rémissions (mise en sommeil de la maladie).
Il est idéalement préconisé de faire appel à un médecin du travail ou de monter un dossier MDPH si le stade de la maladie est avancé. Le cas échéant, les personnes malades doivent être mises en arrêt de travail lorsqu'elles sont en poussée.
Poser un diagnostic
La première étape est de poser un diagnostic. Pour pouvoir concilier spondylarthrite ankylosante et travail, il faut également que les supérieurs soient au courant de la maladie de leurs employés. Sans ça, les conditions de travail pourront être difficilement modifiées.
Afin de poser un diagnostic, les médecins doivent faire passer comme examen :
- Des analyses sanguines afin de chercher les signes d'une inflammation
- Des radiographies de la colonne vertébrale et du bassin, pour localiser les atteintes articulaires.
Dans la plupart des cas, c'est un rhumatologue qui prend le relais.
Recourir à un traitement
Il n'existe pas de traitement pour combattre la spondylarthrite ankylosante. Toutefois, certains médicaments sont prescrits pour agir contre la douleur. Ces traitements médicamenteux sont quasiment indispensables pour allier spondylarthrite ankylosante et travail.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont prescrits dans la plupart des cas. Ils agissent contre les douleurs, les réveils nocturnes et la raideur articulaire.
Les antalgiques aident à lutter contre les douleurs résiduelles, et ils sont recommandés en cas de contre-indication aux anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Les corticoïdes luttent contre l'inflammation. Ils peuvent être utilisés en infiltration dans la zone douloureuse, ou par voie orale pour une courte durée.
Adapter son environnement
C'est un adaptant son environnement, et particulièrement dans le cadre du travail que la spondylarthrite ankylosante peut-être mieux vécue.
Il est intéressant de faire appel à un ergothérapeute pour aider les patients à se créer un nouveau poste de travail. Cela peut aller de la position du corps à la mise en place de sanitaires adaptés.
La consommation de tabac favorise le développement de l'ankylose (fusion des vertèbres). Il est donc extrêmement conseillé d'arrêter de fumer lorsque la maladie se déclare.
En période de rémission, il est important de conserver une activité physique régulière. C'est grâce à elle que le corps peut garder de sa tonicité, et ainsi ne pas se laisser envahir par les douleurs et la fatigue. Le sport pratiqué se choisit au regard de la personne atteinte. La natation est un bon moyen de favoriser le redressement et l'assouplissement de la colonne vertébrale.
L'alimentation n'a pas à être particulièrement surveillée. Toutefois, il faut veiller à ce que le patient ne prenne pas de poids, auquel cas les douleurs articulaires seraient plus importantes encore. De plus, l'alimentation se doit d'être équilibrée pour limiter les risques cardio-vasculaires.
Pour terminer, allier spondylarthrite ankylosante et travail nécessite une bonne communication entre la personne atteinte et son supérieur hiérarchique. Ils peuvent ainsi travailler de pair, dans un désir d’amélioration de la qualité de vie et de travail du malade.
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Bien que la spondylarthrite ankylosante affecte tous les domaines de la vie des personnes atteintes, il est possible de mieux vivre la maladie en respectant ses besoins et en adaptant son environnement. Concilier spondylarthrite ankylosante et travail peut se faire lorsque les supérieurs et collègues du patient sont à l'écoute de ses besoins et de ses douleurs. Dans les cas de pathologie plus avancée, il peut être intéressant de se tourner vers une association afin de constituer un dossier de travailleur handicapé ou d'invalidité.